Troppmann et Le Massacre de Pantin (sur une suggestion d'Agafia)

Pourquoi ne pas commencer par la fin et l'exécution de Troppmann ?
C'est Ivan Tourgueniev qui en fait le compte rendu (traduction d'Isaac Pavlovsky, parue dans Souvenirs sur Tourguéneff, Paris, Savine, 1887)

"Au mois de janvier de cette année, me trouvant à Paris, à table chez un de mes amis, je reçus de Maxime Ducamp l’invitation tout à fait inattendue d’assister à l’exécution de Troppmann.
Il ne s’agissait pas seulement de son exécution ; Ducamp me proposait de me faire mettre au rang des rares privilégiés autorisés à entrer dans la prison même.
On n’a pas encore oublié le crime horrible commis par Troppmann ; mais, en ce temps-là, Paris s’intéressait autant, sinon plus, à lui et à son exécution prochaine, qu’au nouveau ministère pseudo-parlementaire, qu’à l’assassinat de Victor Noir tué de la main du prince Pierre Bonaparte si étonnamment acquitté depuis.
Dans toutes les vitrines des photographes, on voyait des rangées entières de portraits qui représentaient un jeune gaillard, au large front, aux petits yeux noirs, aux lèvres lippues. C’était l’illustre assassin de Pantin.
Depuis plusieurs nuits de suite, des milliers de blousards se rassemblaient dans les environs de la Roquette, pour voir si on n’allait pas monter la guillotine, et se dispersaient seulement après minuit.
Pris à l’improviste par l’invitation de Ducamp, je ne réfléchis pas longtemps et j’acceptai. Une fois ma parole donnée d’être au rendez-vous, près de la statue du prince Eugène, au boulevard du même nom, à onze heures du soir, je ne voulus plus la reprendre. Une fausse pudeur m’empêcha de le faire. Si on allait penser que je manque de courage !
Pour me punir moi-même et donner un enseignement aux autres, je veux maintenant raconter tout ce que j’ai vu, revivre par le souvenir toutes les pénibles impressions de cette nuit. Peut-être la curiosité du lecteur ne sera pas seule satisfaite ; peut-être trouvera-t-il quelque utilité dans mon récit."

La suite est ici :
https://bibliotheque-russe-et-slave.com/Livres/Tourgueniev%20-%20L'Execution%20de%20Troppmann.htm

Le Maxime Ducamp qui accompagne Tourgueniev est bien entendu le très réactionnaire Maxime Du Camp, dont on ne se souvient plus guère aujourd'hui que comme compagnon de voyage de Flaubert ou comme adversaire de la Commune.

L'article de la Revue des Deux Mondes auquel Tourgueniev fait allusion est celui paru dans la livraison du 1er janvier 1870 : La Place de la Roquette - Le quartier des condamnés à mort et l'échafaud.
https://fr.wikisource.org/wiki/La_Place_de_la_Roquette_-_Le_quartier_des_condamn%C3%A9s_%C3%A0_mort_et_l%E2%80%99%C3%A9chafaud

(2)8 novembre 1869

Monsieur le Directeur,
Je vous prie de passer dans ma cellule car j'ai de très importantes révélations à vous faire.
Recevez M. mes salutations

J B Trottmann

Lettre de Trottmann au directeur de la prison de Mazas
https://criminocorpus.org/fr/bibliotheque/doc/271/

Il fallait s'y attendre. Vers 1887, un journaliste citoyen fit des révélations fracassantes...
Tropmann (sic) n'avait pas été guillotiné en janvier 1870






Jules Fréval - Le secret de Tropmann, 169 livraisons à raison de 2 par semaine, soit 1348 pages au total. C'est à lire ici :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56080517

Source :  http://www.montmartre-secret.com/2016/11/les-crimes-de-troppmann.musee-de-montmartre.html

Source bibliothèque Nationale de France - Gallica

Il est bon que le crime soit puni et qu'en notre age post moderne des esprits vigilants exaltent la Vertu et  son corolaire le Châtiment .
Merci au blog la Pravda maison de plaisirs de monter la garde face au Tartares du stupre et de la déliquescence.